Puerto Rico, départ vers l'Est

Nous ne pouvons pas tout de même pas quitter Porto Rico sans avoir goûté au mofongo, le plat national. Nous profitons donc du dimanche de la fête des pères pour nous rendre au restaurant "le balcon du capitaine" (el balcon del capitan).

resto

Ici aussi on fête "les padres" et il y a du monde. A l’accueil l’hôtesse me souhaite une bonne fête et nous nous installons sous des tableaux où sont accrochées des carcasses de gros crabes, langoustes et araignées. Le restaurant est spécialisé dans les produits de la pêche. Nous commandons nos plats, mofongo de lambis pour Renée et de fruits de mer pour Christian. La serveuse nous amène deux cassolettes débordantes de fruits de mer. Le fond et le bord du plat est tapissé de bananes plantains écrasées, les fruits de mer : lambis, fricassée de langouste, calamars, poulpes et crevettes sont servis à l'intérieur dans une sauce à l'oignon (on peut choisir également sauce à ail ou à la tomates). Le plat est copieux et original, nous ressortons du restaurant l'estomac un peu lourd.
Avant de rentrer à bord nous allons dire au-revoir à Jean au bistrot Sal Pa Dentro.
La journée n'est pas finie, comme nous partons lundi, avant l'arrivée d'une perturbation, il nous faut préparer le bateau, remonter l'annexe, vérifier et synchroniser la route sur le PC et l'Ipad et faire quelques rangements/calages.

canal-salinas

Lundi 22 juin après deux semaines et demi sur l'île de Porto Rico nous prenons le chemin du retour. Première étape : Patillas. La sortie du chenal de Salinas présente des passages délicats, les fonds au milieu sont peu profonds, le sondeur affiche 0,50m sous le bulbe. Le tirant d'eau du voilier est de 1,70m. Sans drainage, ce passage risque fort de s'envaser très vite. Nous longeons les Cayos de Ratones pour pointer ensuite sur la pleine mer, j'ai espoir en allant au sud de pouvoir tirer un bord vers le nord-est. Hélas le vent prévu d'est qui aurait pu nous aider s'est installé nord-est. Le virement de bord nous ramène sur Salinas. Laisser la voile n'offre aucun intérêt d'autant que le courant et la mer très creusée nous déportent à l'ouest.
Le parcours de 26 milles, sera fait en un temps "record" de 8 heures. Le SOG (speed over ground) tombe souvent, à notre grand désespoir, sous les 3 nœuds. Avec le moteur à 2100/T nous avançons normalement entre 5 et 6 nœuds.
Pour agrémenter le tout, avant l'arrivée, nous affrontons un violent grain blanc avec un vent réel établi à 45 nœuds et les vagues qui vont avec, notre vitesse chute encore. Nos sommes près à nous mettre en fuite. Heureusement le "calme" à 30 nœuds revient au bout d'une demi-heure. Nous entrons dans la baie de Patillas, vagues au travers, en roulant d'un bord à l'autre.
Nous sommes très contents de jeter l'ancre. Nous mouillons devant le voilier Espiritu Libre de Christian et Aleta, un couple Franco-Américain que nous avons rencontré à Salinas.
Dans la soirée un catamaran vient nous rejoindre au mouillage. Lui aussi a dû avoir la surprise météo car la bande anti uv de son génois flotte au vent.

Le lendemain je plonge pour vérifier que tout va bien sous le bateau. Une algue brune s'est prise dans le safran, l'hélice et la coque sont "propres", rien qui puisse ralentir le voilier.
Christian, d'Espiritu Libre déplace son voilier pour mieux s'abriter, il vient mouiller devant nous, au passage Renée l'invite à venir prendre l'apéritif en fin d'après-midi, avec Aleta.

espiritu

En soirée nous discutons de notre navigation depuis Salinas, Christian qui navigue depuis longtemps sur la zone avait choisi de passer entre la côte et le récif. Il a eu la même surprise que nous par rapport à la météo et au courant. Il a mis le même temps que nous pour faire de trajet avec la même moyenne horaire. Ca nous rassure ! Nous nous sommes posés la même question, à savoir si nous ne remorquions pas un casier ! Lui aussi a plongé sous sa coque.
Nous passons une bonne soirée et Christian nous donne quelques bons tuyaux pour remonter jusqu'à St Thomas par le nord de Vieques.
Comme la situation météorologique s'aggrave et que nous allons patienter ici il nous retourne notre invitation pour le lendemain.

grib

Les fichiers météorologiques que nous avons récupérés mercredi annoncent une dégradation du temps le week-end et lundi. Nous en discutons avec Christian en prenant l'apéro sur son voilier, pas question de remonter vers Vieques et Culebra dans ces conditions. Nous allons donc patienter quelques jours à Patillas. Christian a choisi de retourner à Salinas car, ici il n'y a rien pour l'avitaillement.
Il nous fait visiter son voilier, il y a un vrai salon décoré de souvenirs d’Afrique, sabre berbère, pointes de sagaie et de jolis tableaux peints par Aleta. Il y a même un aquarium. Il nous montre des photos de son fils et de ses précédents voiliers ainsi que de ses anciens compagnons de route, un chien, un chat et un gros iguane rasta. On regretterait presque d'avoir rejeté notre iguane clandestin à l'eau.

Vendredi 3 juillet, toujours à Patillas. Maria la serveuse du restaurant Mar de la Tranquilidad nous a amené au super marché d' Arroyo pour faire le plein. Elle a conseillé à Reneé d'acheter les produits de toilette à la pharmacie car ils y sont vendus meilleur marché. En effet, la pharmacie est également un magasin où l'on trouve de l'épicerie, des produits de beauté et parfums, du luxe selon le capitaine! .
L'abonnement iridium s'est terminé le 2 juillet et il n'est pas possible de le prolonger. La meilleures proposition est de 165,00€ pour un mois avec 75 unités. Nous nous en passerons donc. De toute façons nous sommes le plus souvent à portée téléphonique d'une île.

lamantin

Notre "fenêtre météo" de mercredi et jeudi s'est refermée en raison d'orages violents qui ont sévis dans la nuit de mardi à mercredi et des grains qui ont suivis. Nous nous étions pourtant couchés avec bon espoir de lever l'ancre au lever du jour car le ciel semblait se dégager. Le réveil a bien sonné à 5 heures, en duo avec le tonnerre. Retour sous les draps au son de la pluie qui rince le bateau.
Le temps devrait s'améliorer lundi prochain ce qui devrait signifier notre départ vers Vieques et Culebra. Ce matin nous voyons le ciel sans couverture nuageuse pour la première fois depuis une dizaine de jours, quand je dis ciel c'est un truc blanchâtre en raison de la brume de sable qui couvre toute la zone.
En attendant nous observons les lamantins et tentons désespérément de les photographier (image: pixabay.com). Une exploration sous-marine, dans des eaux vertes et opaques, s'est également révélée infructueuse...

De Bernard Moitessier:

Mieux vaut flotter sans grâce que couler en beauté.

 


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