Tour de la Guadeloupe des voiles traditionnelles

J'ai déjà présenté le tour de la Guadeloupe en voiliers « habitables » et d'autres régates classiques. Cette page concerne le tour de la Guadeloupe à la voile traditionnelle et quelques photos de l'arrivée de la deuxième étape à Sainte Rose.
Cette course comporte un prologue et se déroule ensuite sur sept étapes autour de l'île dont une aux Saintes.

  • Les canots
    
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Les canots qui participent à ce tour doivent être construits en bois et assemblés de manière traditionnelle.
Les règles de jauge sont strictes et précisent les dimensions des embarcations, longueur maximale de 5,35m pour une largeur de 1,80m. Ces canots sont représentatifs des « saintoises » qui sont les barques des pêcheurs Guadeloupéens. Contrairement à la yole étroite avec voile aurique de la Martinique, la saintoise est plus large. Le canot traditionnel possède une grand-voile triangulaire et un foc non lattés. La voile est en coton ou polyester tissé, les tissus composites sont interdits. L'accastillage est en bois, bambou ou bois local brut (sans assemblage ni collage) pour le mât, le gui et le tangon.

  • Bôme en bambou
    
  • Anneaux en lianes et cale pieds

La grand voile coulisse sur le mât grâce à des bagues en liane (ailes à ravet). Le gréement, les haubans, les étais, drisses et écoutes sont en cordage. Les taquets pour l'écoute de grand voile, l'écoute de foc et les drisses sont également en bois naturel.
Pour naviguer sous voiles ces canots sont équipés d'une longue quille uniforme de 0,33m à sa plus grande profondeur. Ils peuvent être lestés avec du sable ou de la roche. Enfin un gouvernail qui ne doit pas dépasser sous la quille est monté sur le tableau arrière.
Pour maîtriser ce genre d'embarcation il faut un équipage musclé et agile, capable d'assurer un rappel sans faille pour gérer les sautes de vents et ne pas chavirer. L'étape vers les Saintes a dû être reportée de deux jours en raison du passage d'une onde tropicale qui a rendu la navigation dans le canal des Saintes dangereuse.
Il n'est pas rare que les canots se retournent. Les « cayes » autour des îlets sont également responsables du talonnage ou de l'échouement de certains équipages malchanceux.

  • Passage de bouée
    
  • Lutte entre le lion et le port autonome

Le passage de la ligne d'arrivée donne lieu à des duels sans merci. Le grand gagnant (2008) est Fouté Fé, barré par Claude Thelier.