De Mamoudzou à Trévani (sans circonlocution)

L’atterrissage à Mayotte lorsque l'on arrive par les airs se fait à l'aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi sur Petite Terre. De là il faut prendre un taxi collectif pour se faire conduire au port d'embarquement des barges qui font la navette entre Dzaoudzi, la capitale et Mamoudzou. Le prix des taxis est fixé mais des chauffeurs opportunistes n'hésiteront pas à "gonfler" le montant de la course en ajoutant un coût de transport pour vos bagages. Dans ce sens la barge est gratuite.

l'album

Située sur la Grande Terre, Mamoudzou est la principale ville de l'île de Mayotte. On y trouve les administrations essentielles.

Entre modernité et rusticité, quelques bâtiments abritent des boutiques sur la place du mariage et du marché. Les échoppes de la rue du commerce proposent des ustensiles de cuisine et des vêtements bon marché. L'office du tourisme et le marché couvert se trouvent sur un grand espace à côté du rond point de la barge. Les mamas brochettis vendent sous les baraquements en tôle des brochettes de viande ou des mabawas (ailes de poulet) accompagnés de manioc et de bananes frits dans de l'huile.

Aux abords et sous le marché couvert les marchandes souvent allongées vendent des produits d'importés de Dubaï ou de Chine.

La marchandise est similaire dans toute les boutiques. Une grande partie des légumes et épices présentés sur les étals sont également des produits d'importation. Il y a très peu d'objet représentant l'artisanat local

A la sortie sud on trouve le port de plaisance et le quartier de Cavani. Le cœur économique de l'île se situe dans la zone industrielle de Kawéni, au nord de Mamoudzou, où se trouvent l'essentiel des entreprises et services modernes. A la sortie de cette zone se trouve le seul "vrai" centre commercial de l'île.

En partant vers le nord on traverse les bourgs de Majicavo Lamir et Majicavo Koropa. Au retour de la marée les pêcheurs vendent leurs poissons et les poulpes sur le bord de la route. Au bord de la mer, les enfants utilisent les embarcations comme plongeoir ou s'entraînent à ramer. Les zones délaissées par la mer à marée basse servent généralement de terrain de football.

Le hameau du récif est implanté au sommet du village de Koungou, ce gros bloc de béton avec piscine intégrée est le lieu de résidence d'un bon nombre de mzungus (mzoungous = blancs). Les déchets qui traînent sur la plage du village coupent toute envie de se baigner.

Ce bourg est le refuge d'une importante population d'origine comorienne qui a construit tout un quartier sur la colline. La tôle, comme partout sur l'île de Mayotte est le principal matériel de construction des cases.

Sur les hauteurs, les rivières sont le point de rendez-vous des femmes qui font la lessive dans le moindre cours d'eau. Elles ignorent pour la plupart les recommandations qui sont faites pour préserver la faune aquatique et garantir la pérennité de la vie dans le lagon.
Sur la colline la moindre parcelle de terre est cultivée et quelques efforts sont fait pour éviter la déforestation. La culture "en palier"  n'est pas pratiquée. La pluie ravine les sols et les risques de glissement de terrain ne sont pas négligeables à la proximité même des agglomérations.

A Trévani la carrière domine le bourg. Les maisons "SIM", société immobilière de Mayotte, et les constructions modernes côtoient les cases en tôles empilées à flanc de coteau.
Comme dans tous les villages au bord de la mer on trouve un petit port de pêche et les pirogues à balancier. A la sortie du village, la plage et l'hôtel Trévani qui propose des buffets grillades sont des lieux de sortie prisés par les mzungus (blancs). Un petit mouillage pour les bateaux à moteur et les voiliers fait face à cette plage.

Si sur le marché les bwenis (bouénis) répugnent à se laisser photographier, ce n'est pas le cas des enfants qui se précipitent pour demander "la photo" dès qu'ils voient un appareil photographique.

Pour finir, une des réalités de Mayotte, l'île aux 1000 senteurs, c'est qu'il y en une, de senteur qui envahit l'île. L'odeur de décomposition des poubelles et des décharges qui n'incommode visiblement pas le nez des élus. Une situation qui dépasse également les autochtones.