Deux retenues collinaires ont été aménagées à Mayotte pour pallier le manque d'eau à la saison sèche: une à Dzoumonie et l'autre à Combani.
Pour se rendre à celle de Combani il faut monter jusqu'au village par la route puis emprunter un chemin de terre carrossable pour aller jusqu'au lac artificiel.
Une piste forestière relie également le village côtier de Bouyouni à Combani, il faut compter environ 2h à pieds. Cette piste est praticable avec un bon véhicule, de préférence un 4x4 en raison des crevasses dues aux ravinements à la saison des pluies.
Sur le chemin on croise des Mahorais qui reviennent de leur jardin et portent sur la tête un sac contenant du manioc, de bananes vertes, des brèdes, des noix de cocos... Les jeunes adolescents transportent du bois pour la construction d'un banga, d'une clôture ou du feu pour cuisiner. Il n'est pas rare de rencontrer des bandes de gamins qui parcourent la campagne.
A la saison sèche lorsque le lac artificiel n'est pas suffisamment alimenté le niveau de l'eau baisse fortement. A la saison des pluies le lac se couvre de nénuphars et parfois d'espèces invasives comme la salvinie, une fougère aquatique, qui couvre de grandes surfaces.
Les canneliers aux feuilles odorantes lorsqu'elles sont froissées poussent en nombre autour du lac. La citronnelle borde une partie du chemin . Les plantations d'ylang ylang, dont la fleur très parfumée est l’emblème de Mayotte, sont très nombreuses autour de Combani qui a été un grand site de production d'huile essentielle.
Il est possible de faire le tour du lac en suivant à travers la forêt les sentiers coutumiers qui ont toutefois tendance à se déplacer au fur et à mesure des nouvelles plantations de fruits et légumes. Les oiseaux abondent sur ce site. Un martin pêcheur guette une proie vue de lui seul et dans les buissons des souïmangas sont en quête de nectar.
Une distillerie est dissimulée près d'une petite plantation d'ylang ylang. Les bambous géants poussent en gigantesques touffes sur les rives du lac. Un maki avec son petit nous observe depuis son perchoir.
La liane saba comorensis, une autre espèce invasive qui étouffe la végétation, offre des fruits en forme d'orange. Les enfants sont friands de ces fruits sauvages. Les poules d'eau s'enfuient bruyamment dès que l'on s'approche de la rive alors qu'un héron posté sur les feuilles de nénuphar cherche sa nourriture sur le lac.